jeudi 30 octobre 2008

Round Up, round down



La bonne nouvelle du jour...

Monsanto : 15 000 euros d'amende

Source : AFP
29/10/2008 | Mise à jour : 15:22 |

Le géant américain de l'agrochimie Monsanto, condamné en première instance pour "publicité mensongère" pour son "Round Up", premier désherbant vendu au monde, devra finalement acquitter une amende de 15.000 euros, a décidé aujourd'hui la cour d'appel de Lyon.

La cour a ainsi confirmé le jugement de première instance et suivi l'avocat général, qui le 1er octobre, avait estimé qu'il n'était pas nécessaire d'augmenter le montant de l'amende infligée le 26 janvier 2007 par le tribunal correctionnel de Lyon à l'encontre de l'ancien président de Monsanto Agriculture France, dont le siège est à Bron (Rhône).
L'ancien dirigeant est condamné pour avoir notamment présenté l'herbicide comme "biodégradable" et laissant "le sol propre".

Le second prévenu, à l'époque président du conseil d'administration de Scotts France, basé à Ecully (Rhône) et qui distribue le Round Up en France, a également vu la confirmation de sa condamnation à 15.000 euros.

Le tribunal correctionnel de Lyon avait été saisi en 2001 à la suite d'un rapport de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et d'une plainte des associations Eau et rivières de Bretagne et Consommation, logement et cadre de vie (CLCV), parties civiles dans ce procès.

Le glyphosate, principale matière active du Round Up, a été classé en 1991 "dangereux pour l'environnement", notamment aquatique, par les autorités européennes, selon Eau et rivières de Bretagne.

mercredi 29 octobre 2008

Le Médoc se la joue durable

Le château Larose Trintaudon, Cru Bourgeois du Haut Médoc, s'est vu décerner il y a quelques semaines le certificat d'évaluation AFAQ 1000 NR en récompense de ses efforts en matière de développement durable.
Ce certificat est le révélateur d'un engagement profond (c'est la première entreprise française à l'obtenir), et les critères d'évaluation sont nombreux, allant de la gestion énergétique à celle des déchets, en passant par la transparence, la formation du personnel, et la diminution des recours à la nécrochimie.
Pour ceux qui s'intéressent un peu aux vignes bordelaises (beaucoup de monde), mais aussi aux considérations environnementales en matière de viticulture (là vous êtes moins nombreux), cette annonce est somme toute une bonne nouvelle.
Ce que je crains en revanche, c'est bien un amalgame entre DD et bio, car là où la "crise de confiance" guette les grands crus bordelais, on devine dans le même temps une volonté de faire face aux critiques (le château Pontet Canet à Pauillac communique désormais sur son passage en biodynamie), et une autre, pour le cas de Larose Trintaudon, pourquoi pas de saisir la balle au bond... moment!
Il est clair que la région viticole de France où les domaines indépendants réunissant fort effectif et grande surface cultivée est bien le Bordelais, surtout la rive gauche. Larose T, c'est 55 salariés et 225 ha de vignes, Pontet Canet 80ha. Les choix pour une culture propre y sont donc plus difficiles à prendre du fait que les actionnaires ne considèrent pas ces options comme des risques que l'on peut rapidement valoriser, en comparaison des avantages que présente la pharmacopée phytosanitaire, bien plus rassurante sans doute aux yeux d'un actionnariat qui chiffre et boit ensuite. A moins que la tendance du moment, clairement en faveur de la préservation des ressources et du patrimoine, les séduise au point de viser le coup marketing pour chaparder des parts de marché aux voisins.
En résumé me voilà mi-figue mi-raisin, même s'il est clair que je salue ce que ce genre de décisions a de prometteur.
En attendant de voir si un jour on finit par interdire de stériliser les sols de ce côté-ci de la Gironde...

jeudi 9 octobre 2008

Bienvenue chez Edvige...

Voilà à quoi pourrait ressembler la commande d'une pizza en 2015, ou les dérives de l'interconnexion des données informatiques :

Standardiste :

- Speed-Pizza, bonjour.

Client :

- Bonjour, je souhaite passer une commande s'il vous plaît.

Standardiste :

- Oui, puis-je avoir votre NIN, Monsieur ?

Client :

- Mon Numéro d'Identification National ? Oui, un instant, voilà, c'est le 6102049998-45-54610.

Standardiste :

- Je me présente je suis Habiba Ben Saïd. Merci Mr Jacques Lavoie. Donc, nous allons actualiser votre fiche, votre adresse est bien le 174 avenue de Villiers à Carcassonne, et votre numéro de téléphone le 04 68 69 69 69. Votre numéro de téléphone professionnel à la Société Durand est le 04 72 25 55 41 et votre numéro de téléphone mobile le 06 06 05 05 01. C'est bien ça, Monsieur Lavoie ?

Client (timidement) :

- oui !!

Standardiste :

- Je vois que vous appelez d'un autre numéro qui correspond au domicile de Mlle Isabelle Denoix, qui est votre assistante technique. Sachant qu'il est 23h30 et que vous êtes en RTT, nous ne pourrons vous livrer au domicile de Mlle Denoix que si vous nous envoyez un XMS à partir de votre portable en précisant le code suivant : AZ25/JkPp+88

Client :

- Bon, je le fais, mais d'où sortez-vous toutes ces informations ?

Standardiste :

- Nous sommes connectés au système croisé, Monsieur Lavoie

Client (Soupir) :

- Ah bon !.... Je voudrais deux de vos pizzas spéciales mexicaines.

Standardiste :

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Monsieur Lavoie.

Client :

- Comment ça ???...

Standardiste :

- Votre contrat d'assurance maladie vous interdit un choix aussi dangereux pour votre santé, car selon votre dossier médical, vous souffrez d'hypertension et d'un niveau de cholestérol supérieur aux valeurs contractuelles. D'autre part, Mlle Denoix ayant été médicalement traitée il y a 3 mois pour hémorroïdes, le piment est fortement déconseillé. Si la commande est maintenue la société qui l'assure risque d'appliquer une surprime.

Client :

- Aie ! Qu'est-ce que vous me proposez alors ?...

Standardiste :

- Vous pouvez essayer notre Pizza allégée au yaourt de soja, je suis sûre que vous l'adorerez.

Client :

- Qu'est-ce qui vous fait croire que je vais aimer cette pizza ?

Standardiste :

- Vous avez consulté les "Recettes gourmandes au soja" à la bibliothèque de votre comité d'entreprise la semaine dernière, Monsieur Lavoie et Mlle Denoix a fait, avant hier, une recherche sur le Net, en utilisant le moteur www.moogle.fr
avec comme mots clés soja et alimentation. D'où ma suggestion.

Client :

- Bon d'accord. Donnez-m'en deux, format familial.

Standardiste :

- Vu que vous êtes actuellement traité par Dipronex et que Mlle Denoix prend depuis 2 mois du Ziprovac à la dose de 3 comprimés par jour et que la pizza contient, selon la législation, 150 mg de Phénylseptine par 100 g de pâte, il y a un risque mineur de nausées si vous consommez le modèle familial en moins de 7 minutes. La législation nous interdit donc de vous livrer. En revanche, j'ai le feu vert pour vous livrer immédiatement le modèle mini..

Client :

- Bon, bon, ok, va pour le modèle mini. Je vous donne mon numéro de carte de crédit.

Standardiste :

- Je suis désolée Monsieur, mais je crains que vous ne soyez obligé de payer en liquide. Votre solde de carte de crédit VISA dépasse la limite et vous avez laissé votre carte American Express sur votre lieu de travail. C'est ce qu'indique le Credicard Satellis Tracer.

Client :

- J'irai chercher du liquide au distributeur avant que le livreur n'arrive.

Standardiste :

- Ça ne marchera pas non plus, Monsieur Lavoie, vous avez dépassé votre plafond de retrait hebdomadaire.

Client :

Mais ?... Ce n'est pas vos oignons ! Contentez-vous de m'envoyer les pizzas! J'aurai le liquide. Combien de temps ça va prendre ?

Standardiste :

- Compte-tenu des délais liés aux contrôles de qualité, elles seront chez vous dans environ 45 minutes. Si vous êtes pressé, vous pouvez gagner 10 minutes en venant les chercher, mais transporter des pizzas en scooter est pour le moins acrobatique.

Client :

- Comment diable pouvez-vous savoir que j'ai un scooter ?

Standardiste :

- Votre Peugeot 408 est en réparation au garage de l'Avenir, par contre votre scooter est en bon état puisqu'il a passé le contrôle technique hier et qu'il est actuellement stationné devant le domicile de Mlle Denoix. Par ailleurs j'attire votre attention sur les risques liés à votre taux d'alcoolémie. Vous avez, en effet réglé quatre cocktails Afroblack au Tropical Bar, il y a 45 minutes. En tenant compte de la composition de ce cocktail et de vos caractéristiques morphologiques, ni vous, ni Mlle Denoix n'êtes en état de conduire. Vous risquez donc un retrait de permis immédiat.

Client :

- @#%/$@& ?# !

Standardiste :

- Je vous conseille de rester poli, Monsieur Lavoie. Je vous informe que notre standard est doté d'un système anti-insulte en ligne qui se déclenchera à la deuxième série d'insultes. Je vous informe en outre que le dépôt de plainte est immédiat et automatisé. Or, je vous rappelle que vous avez déjà été condamné en juillet 2009 pour outrage à agent.

Client (sans voix) :

- ....

Standardiste :

- Autre chose, Monsieur Lavoie ?

Client :

- Non, rien. Ah si, n'oubliez pas le Coca gratuit avec les pizzas, conformément à votre pub.

Standardiste :

- Je suis désolée, Monsieur Lavoie, mais notre démarche qualité nous interdit de proposer des sodas gratuits aux personnes en surpoids. Cependant à titre de dédommagement, je peux vous consentir 15 % de remise sur une adhésion flash au contrat Jurishelp, le contrat de protection et
d'assistance juridique de Speed assurance. Ce contrat pourrait vous être utile, car il couvre, en particulier, les frais annexes liés au divorce. Vu que vous êtes marié à Mme Claire Lavoie, née Girard depuis le 15/02/2008 et vu votre présence tardive chez Mlle Denoix, ainsi que l'achat il y a une heure à la pharmacie du Canal d'une boîte de 15 préservatifs et d'un flacon de lubrifiant à usage intime. À titre promotionnel, je vais faire joindre aux pizzas un bon de 5€ de réduction pour vos prochains achats de préservatifs valable chez Speed-Parapharma. Toutefois veuillez éviter les pratiques susceptibles d'irriter les hémorroïdes de Mlle Denoix, pour lesquelles Speed-Parapharma se dégage de toute responsabilité. Bonsoir Monsieur et merci d'avoir fait appel a Speed Pizza.

jeudi 2 octobre 2008

No comment

Début du procès pour détournements présumés au bénéfice de la FNSEA

Par Dorothée MOISAN AFP - Mercredi 1 octobre, 08h04

PARIS (AFP) - L'ancien président de la FNSEA, Luc Guyau, et sept autres responsables syndicaux du monde agricole, comparaissent à partir de mercredi devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour une affaire présumée de détournements de fonds.

On parle de détournements avoisinant les 15 millions d'euros. Le procès, qui aura lieu les mercredis matin, jeudis et vendredis après-midi, devrait s'achever le 17 octobre et la décision être mise en délibéré.

Luc Guyau comparaîtra aux côtés de Joseph Daul, ex-président de la fédération nationale bovine (FNB) et président des eurodéputés chrétiens-démocrates au Parlement européen, Georges
Dutruc-Rosset, ex-directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture Philippe Vasseur (1995-1996), Henri de Benoist, ex-PDG d'Unigrains, ainsi qu'Yves Salmon, Eugène Schaeffer, Pierre Leroy et Georges Malpel, d'anciens responsables proches de la FNSEA.

Malgré l'opposition du parquet, qui avait requis un non-lieu général, le juge financier Henri Pons avait décidé en novembre 2007 de tous les renvoyer devant le tribunal correctionnel, considérant qu'il y avait suffisamment d'éléments contre eux.

Ils sont poursuivis pour des faits d'auteur, de complicité ou de recel d'abus de biens sociaux. La justice les soupçonne d'avoir favorisé le détournement d'une partie du produit des taxes
parafiscales auxquelles sont soumis les agriculteurs pour alimenter les caisses de la FNSEA.

Pour la Confédération paysanne, qui s'est constituée partie civile, "au-delà des individus, ce procès va être celui du financement de la FNSEA et de ses sections spécialisées". En effet,
déplore-t-elle, la FNSEA "considère que tous les actes de production des paysans doivent être taxés à son profit".

L'enquête avait démarré en 2000 à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile contre X déposée par l'Organisation des producteurs de grains (OPG).

Les plaignants se fondaient sur un rapport de la Cour des comptes de janvier 1999 qui dénonçait des "dysfonctionnements" entre 1992 et 1997 dans la gestion du produit de la taxe parafiscale
prélevée dans le secteur céréalier.

Cette taxe aurait transité via la société financière Unigrains et l'association Institut technique des céréales et fourrages (ITCF) pour alimenter les caisses de la FNSEA et d'organismes proches. Des détournements vigoureusement contestés par les prévenus.