samedi 20 septembre 2008

Store Wars!

Si vous vous sentez l'âme d'un guerrier-concombre,
Si vous entretenez une haine viscérale pour les patates chimiques,
Si vous avez toujours rêvé de partager l'aventure avec un brocoli braillard et un jambon voltigeur,
Si vous tenez le maître yogourt en haute estime,
Si vous considérez les supermarchés comme des théâtres d'affrontements intergalactiques,
Si vous voyez une mitraillette derrière chaque banane que vous croisez,
Si vous estimez qu'un simple caddie peut se transformer en machine destructrice,
Si vous êtes persuadé qu'un cube de tofu peut recéler des miracles de technologie,
Si à la vue d'une jolie laitue votre sang ne fait qu'un tour,
Alors, vous devriez peut-être cliquer ICI

mercredi 10 septembre 2008

Le Wine Spectator reçoit un coup de secator...


J'en avais déjà brièvement entendu parler il y a quelques semaines, mais le buzz international incroyable que l'affaire provoque ne cesse de me ravir... Le prestigieux magazine et éditeur de guides "des meilleurs amis" le Wine Spectator, l'équivalent yankee (tout aussi partial et dépendant de ses annonceurs) de notre caricaturale Revue du Vin de France (le papier-toilette le plus cher du marché!), vient de se faire épingler par un confrère religieux vinothéiste pourtant du même ordre, le journaliste Robin Goldstein, lui même éditeur du guide à succès The Wine Trials.
Le bonhomme, attaché de longue date à réduire en bouillie le mythe du Grand Cru qui alimente tant de fantasmes (souvent inassouvis par ailleurs), a eu l'idée de mettre en exergue les mécanismes mercantilistes qui se cachent derrière les pléthoriques "sélections" du magazine. Comment? En inventant de toute pièce un restaurant italien pour ensuite le faire concourir aux prestigieux "Awards of Excellence" qu'il décerne chaque année pour distinguer les restaurants mettant le mieux en valeur sur leur carte des flacons de haute volée. Pour ce faire, il a simplement créé ex nihilo un site web destiné à présenter l'établissement (un modeste blog comme le mien, rien de plus), ainsi qu'une ligne téléphonique au bout de laquelle un répondeur précise que le restaurant (l'Osteria l'Intrepido) ouvrira bientôt ses porte à Milan. Il lui a ensuite suffi d'expédier les affaires courantes (participation de 250$, lettre de candidature, copie du menu et de la carte des vins), et d'attendre que le gros poisson morde au petit hameçon.
L'auteur de cette supercherie n'en attendait pas tant, lorsqu'il apprit que non seulement son restaurant imaginaire avait retenu l'attention des journalistes du Wine Spectator, mais qu'en sus il avait remporté la plus haute distinction en raflant au nez et à la barbe de ses "vrais" concurrents le sacrosaint Award of Excellence!
On peut dès lors s'interroger sur l'objectivité de ces grosses machines de l'information, spécialisée ou non, car rien du travail journalistique que chacun est en droit d'attendre de la part d'une revue "professionnelle" n'a été accompli. Aucun message sur le répondeur, aucun e-mail, et encore moins de déplacement pour vérifier l'exactitude des informations transmises (et pourtant on sait ô combien les prétendants à cette distinction sont capables d'embellir sur la toile une réalité locale bien moindre en intégrant à leur carte des vins des références intouchables, s'attirant ainsi la considération des professionnels qui savent à quel point il est difficile de se les procurer). Google (et son concurrent indigène Chowhound), un répondeur, un blog (et 3 heures de travail pas plus dixit Robin Goldstein) auront donc aisément suffi à tromper l'ennemi.
Mais le meilleur ne vient qu'ensuite, même si on peut me prêter l'intention nocive de "tirer sur l'ambulance", car la carte des vins communiquée au WS avait été truffée de vins décriés par le magazine depuis de longues années!
Peu après la remise du prix par Contumace, un message sur le répondeur (que la rigueur de notre détective a même poussé à enregistrer, et restituer au format mp3 sur son blog) ouvre une nouvelle perspective sur l'affaire, puisqu'il a pour objet (outre des félicitations sommaires) de proposer au pseudo restaurateur un espace publicitaire dans les pages du prochain numéro, moyennant la coquette somme de 3000$...
Une offre à ne pas manquer vous vous en doutez bien, mais que notre Sherlock es vino s'est pourtant bien gardé d'accepter.

mardi 9 septembre 2008

WATT IN ACTION


Il y a quelques mois de ça, je m'étais félicité d'avoir eu une idée toute bête consistant à mettre à profit l'énergie dépensée par un groupe de sportifs dans un endroit donné (gymnase, club de sport, ...) afin de la convertir en énergie réutilisable par d'autres, idéalement des gens dans le besoin.
Et que vois-je dans mon Télérama de cette semaine, oui que vois-je?
Qu'une discothèque hollandaise bien nommée ("Watt") exploitant cette même idée ouvrira ses portes dans quelques jours!
D'ailleurs, ne manquez pas la simulation vidéo sur leur site (ici, voir en bas de page), plutôt bien faite, dans une ambiance clairement daftpunkesque où de jolis oiseaux se déhanchent avec frénésie pour la bonne cause.
La technique a certes un peu de chemin à faire pour rendre l'endroit autonome en électricité (des objectifs réalistes visent à auto-alimenter l'établissement à hauteur de 30% une fois le seuil de 2000 danseurs sur la piste, quand même), mais le principe a l'immense mérite d'ouvrir la porte à toute une ribambelle de possibles, tous aussi vertigineux les uns que les autres à une époque ou la "problématique énergétique" est sur toutes les lèvres. Certains iraient même jusqu'à envisager des nanotechnologies directement insérées dans nos vêtements qui pourraient assurer la consommation de nos petits gadgets portatifs préférés.
A la condition sine qua non que l'éthique ne s'en éloigne jamais, moi je considère plutôt ça comme une bonne nouvelle.

mercredi 3 septembre 2008

Nouvelle expression : "Sobre comme une musaraigne" !


Ce n'est pas moi qui le dit mais l'équipe de Franck Wiens de l'université de Bayreuth en Allemagne.
Du simple point de vue de la toxicologie, il s'agit d'une découverte stupéfiante (sic!) puisque le groupe de chercheurs a pu observer dans la forêt malaise (re-sic!) des habitudes alimentaires étonnantes chez ptilocercus lowii (une petit musaraigne anodine à la queue en panache) : chaque nuit, il s'abreuve avec avidité du nectar d'un palmier local qui titre jusqu'à 3,8° d'alcool...
Belle récompense pour celui qui permet à la plante de perdurer en se faisant polliniser.
Le minuscule glouton n'en perd d'ailleurs pas une goutte, s'autorisant même jusqu'à 9 verres par nuit!
Résultat? Eh bien c'est là justement le constat qui intéresse les scientifiques, d'un côté il repart avec 1,4g d'alcool dans le sang, et de l'autre il ne montre aucun signe de la moindre ébriété!
Depuis les quelques 55 millions d'années que le ptilocerque fréquente cet établissement, on peut imaginer que son organisme s'est acoutumé de ce régime alimentaire quelque peu... discutable (le nectar en question est son unique nourriture), au point que ses organes internes ne présentent aucune dégradation apparente.
De quoi donner du biscuit à nos chercheurs, ou une opportunité de business au groupe Pernod Ricard, qui prend les paris?

Source Sciences et Avenir N°739 Septembre 2008