mardi 8 juin 2010

Le docteur du Vin vous parle!




Alors là, si même les médecins deviennent subversifs...

Jolie vidéo que voilà en effet, où l'on peut voir un professionnel de la santé, docteur diplomé en médecine générale, expliquer comment l'on peut conjuguer raisonnablement conduite automobile et consommation de vin.
Le docteur Jacques Fridman, auteur de livres-méthodes pour maigrir et qui exerce à Paris intra muros, a donc jugé utile de s'exprimer ici pour nous donner quelques conseils à observer lors de ces repas conviviaux chers à nos coeurs.

Seulement voilà, certaines choses m'interpellent.

La première a trait à une pratique empirique de mon métier de caviste : la dégustation. Si je devais croire ce qui est ici décrit, je finirais tous les salons professionnels que je fréquente (et il y en a beaucoup) à exécuter une disgracieuse tentative de semi-poirier au-dessus d'un bloc de faïence manufacturée et tout cela au beau milieu d'une pièce reconnaissable à son entrée pour le logo stylisé gents only fixé sur la porte...
Car dans les plus copieux de ces grands raouts commerciaux, il est fréquent de déguster plus de 200 vins en une seule journée. Si donc la langue devait capter une proportion d'alcool aussi conséquente qu'il est dit dans cette vidéo, je vous laisse imaginer les effets...
Certains vins ont, il est vrai, des qualités qu'on ne peut juger qu'en attendant patiemment le lendemain, mais de là à en faire un argument de vente il y a un pas titubant que je ne ferai pas aujourd'hui.
Si elle vaut pour le sucre, cette assertion semble en revanche infondée pour l'alcool.

La seconde raison relève davantage de ce qui relie entre eux tous les jouisseurs-gastronomes : le plaisir.
Or ce plaisir on le trouve aussi dans le "sillage" du vin, c'est ainsi qu'on terminera de juger de sa verticalité, de sa persistance aromatique, de son intensité. Dans ces quelques secondes flottantes, s'édifie à grande vitesse le souvenir qu'il vous laissera. Ou pas.
Quelle drôle d'idée que celle visant à se passer d'une telle cruciale étape dans l'appréciation d'un grand jus en se précipitant sur un verre d'eau?
Avouez que c'est plutôt saugrenu, et certainement pas un point de vue qui recrutera parmi les amoureux de la bonne chère de quoi gonfler les rangs du fan-club d'Hippocrate!

La troisième raison enfin m'effraie particulièrement, dans un contexte où le dernier spot de la Sécurité Routière fait le tour des réseaux sociaux à la vitesse d'un perroquet dans un gosier de turfiste un dimanche matin à l'heure de l'apéritif. Car celui qui parle est tout de même un médecin.

Et visionné précisément aujourd'hui, son témoignage ne manquera pas de laisser tétanisé au pire et perplexe au mieux celui qui tombera dessus...