vendredi 4 février 2011

Je préfère un réseau social à un monde antisocial

Ce début d'année est à marquer du sceau de la fraternité et de l'affranchissement des frontières physiques.

Fraternité, pour ces peuples qui aujourd'hui relèvent la tête et sont acteurs de leur propre changement, conscients que de leurs agissements d'aujourd'hui dépend leur liberté et celle de leurs enfants.

En voilà un vœux pieux pour 2011 : je souhaite que nous-mêmes n'ayons pas à expérimenter une telle misère pour saisir les rênes à pleines mains!

Dans ces évènements historiques, l'importance des réseaux sociaux a été cruciale tant qu'ils ont échappé au contrôle. La raréfaction des espaces de liberté aboutit à une forte concentration populaire sur internet, et des plateformes telles que Facebook ont servi de tremplin à une multitude d'initiatives qui ont conflué, grossi, réveillé les masses dormantes et non connectées.

Pour autant, je ne glorifie pas ces réseaux, mais j'essaie de tempérer l'avis de ses détracteurs (dont beaucoup n'ont d'ailleurs souvent pas testé eux-mêmes le système) en rappelant qu'on n'a encore jamais emprisonné le briquet à la place du pyromane.

Facebook m'a permis d'étendre considérablement mon réseau, de bénéficier de multiples sources d'informations tout en mettant mon maigre savoir à la disposition du plus grand nombre chaque fois que cela a été possible, pertinent et nécessaire. Dans un souci d'équité.
Je peux donc témoigner auprès de beaucoup d'autres utilisateurs qu'il s'agit d'un outil puissant qui peut servir à autre chose qu'exhiber gratuitement sa vie privée et celles de ses proches à tous les passants.

Car quoiqu'on en dise par ailleurs, cet outil est un incroyable facilitateur d'échanges. Au point même que certaines rencontres ont fini par se concrétiser, et m'ont permis de serrer quelques pognes et réaliser que le rôle que nous jouons sur la toile est le même que celui que nous jouons au quotidien, "in real life". Merci aux cavistes-confrères Christophe de Rennes, William de Poitiers, Jeanne de Paris, aux blogueurs Fabrice (VinsurVin), Philippe (la Pipette aux Quatre Vins), je les ai trouvés tels que je les soupçonnais d'exister, sans fard, exaltés et brillants.

Force est également de constater que le monde du Vin en général joue de cet outil comme s'il était né avec une souris entre les mains. Les innombrables vignerons que les salons sur lesquels je me suis rendu tout récemment ont permis de réunir (Dive Bouteille à Brézé, Renaissance des Appellations à Angers) sont actifs sur ces réseaux.
L'éloignement géographique fait encore des ravages chez les vignerons isolés, cette "soif sociale" qu'ils satisfont sur les réseaux n'en est alors que plus légitime. Parfois même ils regagnent un espoir lucide.

L'exemple d'Olivier B. est à ce titre particulièrement révélateur.
"Reclus" il y a encore peu de temps dans son Ventoux d'adoption, à deux doigts de jeter l'éponge malgré de très beaux vins salués par la critique, il a été littéralement sauvé par une vague d'engouement et de solidarité qui a déferlé au sein de la communauté oenophile virtuelle.
La presse, pas seulement spécialisée, s'en est ensuite emparée, et d'anecdotique le bonhomme est devenu incontournable.
Lui-même encore aujourd'hui n'en revient pas.

Si ce mode de communication permet de sortir d'un anonymat injuste des talents (ou des peuples!) qui n'attendent pas mieux que de simplement s'exprimer, s'il permet de s'affranchir des perpétuels groupes de pression qui étouffent leurs concurrents en occupant sans cesse tout l'espace disponible, alors tout devient soudain no seulement possible mais plus facile, plus rapide aussi.
Qui sait, peut-être que bientôt nous pourrons aller chercher dans les orties un mot qu'on y a jeté il y a longtemps, Solidarité.