mercredi 29 octobre 2008

Le Médoc se la joue durable

Le château Larose Trintaudon, Cru Bourgeois du Haut Médoc, s'est vu décerner il y a quelques semaines le certificat d'évaluation AFAQ 1000 NR en récompense de ses efforts en matière de développement durable.
Ce certificat est le révélateur d'un engagement profond (c'est la première entreprise française à l'obtenir), et les critères d'évaluation sont nombreux, allant de la gestion énergétique à celle des déchets, en passant par la transparence, la formation du personnel, et la diminution des recours à la nécrochimie.
Pour ceux qui s'intéressent un peu aux vignes bordelaises (beaucoup de monde), mais aussi aux considérations environnementales en matière de viticulture (là vous êtes moins nombreux), cette annonce est somme toute une bonne nouvelle.
Ce que je crains en revanche, c'est bien un amalgame entre DD et bio, car là où la "crise de confiance" guette les grands crus bordelais, on devine dans le même temps une volonté de faire face aux critiques (le château Pontet Canet à Pauillac communique désormais sur son passage en biodynamie), et une autre, pour le cas de Larose Trintaudon, pourquoi pas de saisir la balle au bond... moment!
Il est clair que la région viticole de France où les domaines indépendants réunissant fort effectif et grande surface cultivée est bien le Bordelais, surtout la rive gauche. Larose T, c'est 55 salariés et 225 ha de vignes, Pontet Canet 80ha. Les choix pour une culture propre y sont donc plus difficiles à prendre du fait que les actionnaires ne considèrent pas ces options comme des risques que l'on peut rapidement valoriser, en comparaison des avantages que présente la pharmacopée phytosanitaire, bien plus rassurante sans doute aux yeux d'un actionnariat qui chiffre et boit ensuite. A moins que la tendance du moment, clairement en faveur de la préservation des ressources et du patrimoine, les séduise au point de viser le coup marketing pour chaparder des parts de marché aux voisins.
En résumé me voilà mi-figue mi-raisin, même s'il est clair que je salue ce que ce genre de décisions a de prometteur.
En attendant de voir si un jour on finit par interdire de stériliser les sols de ce côté-ci de la Gironde...

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