vendredi 13 mars 2009

Morituri te salutant


Est-il possible que le vivant organique tel que nous le connaissons encore disparaisse purement et simplement de la surface de la planète?
La question est d'envergure, et les problématiques liées sont fort complexes. Ce n'est pas un débat, c'est une prise de contrôle massive et totale sur la nature qui s'organise en sous-main.
De puissantes multinationales, non contentes de voir qu'une majorité des consommateurs voit les premiers résistants aux OGM au mieux comme de doux-dingues manipulés par le lobby écologiste (!), au pire comme des activistes décérébrés dont les cousins les plus proches sont des terroristes aveuglés par leurs considérations religieuses, ont pourtant de longue date entamé et parachevé la deuxième phase de leur plan.
Après les OGM de première génération, qui globalement se résumaient à soit produire leur propre pesticide soit à résister à un épandage massif de désherbant, on voit désormais poindre à l'horizon une seconde génération qui fait froid dans le dos et fait passer ses sinistres prédécesseurs pour de vagues amateurs en matière de crime contre l'humanité.
Le contrôle de l'alimentation des masses populaires (entendez par alimentation tout ce qui est supposé nourrir, englobant de facto la nourriture, mais aussi la culture, l'information, les sentiments, les valeurs humaines), est un vieux fantasme qui alimente depuis des millénaires l'imaginaire du despote.
En premier lieu, il convient d'endormir les populations serviles à grands renforts de communications propagandistes vantant les mérites du bonheur ultrapersonnel (vous avez dit société de consommation?).
Une infiltration adroite des milieux décideurs permet ensuite de réguler les règlementations vernaculaires, de contrôler les organes des états depuis leur source.
Dès lors, il devient possible de camper les bases qui permettront d'asservir les masses, et de diaboliser tous les types de libertés en brandissant l'étendard moiré de à la croissance économique et en leur collant sur le dos la chasuble fatiguée du vieux réac à deux balles. La privatisation du vivant intéresse ces entreprises, et elles ont d'ailleurs déployé des efforts considérables rien que pour rendre leur gestion et leurs capacités de rayonnement complètement opaques. Au point même de ne plus craindre l'ire des institutions, fussent-elles internationales. L'article de Bastamag vers lequel je vous envoie vous donnera sans doute à réfléchir...
Et ces quelques lignes vous rappelleront sans doute, pêle mêle :
Les groupes de la grande distribution qui disséminent dans nos campagnes leurs versions très "personnelles" du commerces de proximité, sont régulièrement montrées du doigt lorsqu'on parle de droit du travail bafoué, d'ententes commerciales déloyales, de pressions sur des fournisseurs contractuellement asservis,
Les groupes pétro-chimico-cosméto-pharmato-industriels en général, qui non content d'avoir épuisé les ressources des pays du sud au nom de l'effort colonial (qui est encore assez crédule pour penser que les colons n'existent plus qu'en Palestine?), et sont désormais en train de retirer toute chance à ces pays de bénéficier d'une quelconque autonomie alimentaire, de la plus petite souveraineté économique, en pillant même jusqu'à leur patrimoine génétique,
Parmi ces derniers Total qui licencie malgré des profits historiques, au mépris du contexte économique, et avec l'appui du gouvernement (je ne vous parle pas des suites du naufrage de l'Erika...),

Une chose m'apparaît chaque jour plus sûre :
il n'y a plus d'humain chez ces gens-là, c'est comme un gigantesque maillage où les responsabilités sont diluées à doses homéopathiques, où chacun est un shadok au sens le plus strict du terme, ayant depuis longtemps arrêté de réfléchir aux conséquences de ses actes sur son environnement, sur les autres.
Ressortis des archives, les témoignages d'ex-nazis sont par ailleurs assez éclairants. Une partie de la conscience humaine est anesthésiée par la fonction, le grade. Réduit à son expression la plus dégradée, l'être humain pris par la fièvre idéologique est capable de tout, ce qui englobe bien sûr le pire.
Dès lors, peut-on accepter que certains considérent la croissance économique comme un nouveau totem, et le concurrent un nouvel ennemi?
S'agit-il d'une maladie?
Si oui, serons-nous contaminés nous aussi?
Et nos enfants, hein?
Nos enfants.

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